« La logique vous conduira d’un point A à un point B, l’imagination et l’audace vous conduiront où vous le désirez. » – Albert Einstein

J’ai des papillons dans le ventre… Mais… pourquoi donc ?! Je suis là, installée devant mon écran d’ordinateur, nerveuse et fébrile à la fois, donnant enfin le coup d’envoi à ce projet qui me tient tant à cœur depuis que je suis enfant : Écrire !

Mais, après tout, pourquoi est-ce que je ressens ces drôles d’étourdissements ? Pourquoi j’hésite soudainement… ? et que des phrases du genre « ce n’est peut-être pas une bonne idée ? » ou encore « et si personne ne s’intéresse à ce que j’écris ? » viennent me hanter sournoisement ?! Ah !!... et puis tant pis !! Ma peur a beau avoir envie de m’immobiliser… ô diable, je n’ai pas du tout envie de l’écouter et dans le fond, je lui réplique : « Ferme là dont ! Tu m’es totalement inutile !! » Bon allez, je me lance !! Cela me tient trop à cœur. Ô pire des pires, je le fais pour moi et c’est tout ! Au mieux, j’aurai la chance d’échanger avec d’autres qui ont les mêmes passions que moi pour la course, les montagnes et la photographie.

Depuis un certain temps, les récits de coureurs qui font des ultramarathons me captivent… Sans parler de tous ces randonneurs et alpinistes qui font des expéditions dépassant la réalité. Le corps humain est une superbe machine, machine qui s’adapte, performe et se dépasse… « Se Dépasser »… Deux mots qui m’étaient totalement inconnus dans ma vie personnelle, ou enfin, dans les sports vu un passé difficile de fille boulotte, solitaire et inactive… Fille qui a fait un 180 degrés dans sa vie dans les dernières années et qui, aujourd’hui ne demande qu’à suivre la trace des personnes qui l’inspirent. Quelle fierté maintenant d'avoir à mon actif les treks suivants : Tour du Cervin (été 2012), le camp de base de l’Everest (avril 2013) et la boucle de la Cordillera Huayhuash (sept. 2013) et ce, à peine 3 ans après avoir découvert le plaisir de gravir des montagnes un certain 3 août 2011 dans Charlevoix...

Coureuse depuis maintenant 5 ans, mes courses officielles ont débuté en mai 2014 et ma foi, j’ai eu la piqûre solide pour ces beaux événements sportifs. Mon été 2014 s'est donc transformé et mon envie de me dépasser s'est amplifiée afin de jumeler ensemble 2 passions qui, dorénavant, me définissent : les montagnes et la course. Cet intérêt est grandissant envers les courses où s’ajoutent des km ou du dénivelé positif… Maintenant ce genre de défis, ça m’interpelle, ça m’allume même… !! La fille que j’étais avant aurait dit : « ça n’a aucun sens, je ne serai jamais capable !! » ou encore « c’est du délire !! Oublieeeee ça !! » mais celle qui est assise et qui écrit ces présentes lignes fonce dorénavant tout droit vers ses rêves, aussi fous et irréalistes soient-ils et se dit fièrement : « POURQUOI PAS MOI ?! »

6 février 2015

Passions

« Laissez votre passion vous mener à votre profession » – Oprah Winfrey

Des passions, j’en ai plusieurs ! Les plus importantes sont définitivement la course, les montagnes et l’écriture. Dernièrement, j’ai délaissé l’écriture étant trop prise par ma réorientation professionnelle. Effectivement, après avoir travaillé environ 8 ans comme technicienne juridique, j’ai eu envie de vivre autre chose, mais… quoi dont ? Mon été et mon automne ont été ponctués de remises en question et de recherches afin de trouver ce que je voulais maintenant faire de ma vie… Une phrase que je lisais souvent et qui m’interpellait sans cesse était : faites ce que vous aimez et vous n’aurez pas à travailler un seul jour de votre vie. L’idéaliste en moi l’aimait dont cette phrase mais n’arrivait pas du tout à se convaincre que c’était possible...  Oui, j’aimais et j’aime toujours le droit mais je n’avais plus vraiment envie de travailler dans ce domaine. Si j’avais continué à temps plein, ça aurait été à contrecœur. Je savais au fond de moi que j’avais besoin d’un changement… un vrai !

De réflexion en réflexion, je continuais mes sorties de course, me préparant pour toutes les courses auxquelles j’étais inscrite durant ma saison 2014 (ancien article sur ma saison 2014). Ma passion pour la course continuait de s’agrandir : échanger et courir avec plein de coureurs m’emballaient littéralement ! Toutefois, ce n’était pas mes courses qui allaient payer mes comptes. Il fallait que je trouve une solution… Mais quoi ? Qu’est-ce que j’aime ? Qu’est-ce que je veux faire de ma vie ? Soupir…

Ce que j’aime ? J’aime la course, j’aime les montagnes, j’aime écrire, j’aime les êtres humains, j’aime prendre soin des gens et là, je pourrais continuer encore et encore… Qu’aimerais-je donc faire de ma vie, à l’aube de mes 35 ans ? Autre soupir… J’ai toujours eu le désir caché de pouvoir faire une différence dans la vie des gens. Je rêvasse souvent à mon « futur roman » qui sera un franc succès mais des rêves, ça non plus ça ne paye pas les comptes ! Enfin, pas à court terme ! Écrire un roman est plus laborieux que je ne l’aurais pensé donc ce projet est loin d’être mené à terme... Toutefois, j’ai au moins osé faire mes premiers pas en créant ce blogue et ça m’a permis d’inspirer des gens de mon entourage et des inconnus mais, là maintenant, j’ai envie d’en faire plus !!  Oui, oui, plus mais comment ?

Le déclic se fit un matin de novembre ! Un de mes bons amis vint se faire masser. Seulement ma famille et mes amis de longue date savaient que j’étais diplômée en massothérapie depuis 14 ans. Je massais à l’occasion car j’avais toujours aimé ça mais à l’époque, j’avais autre chose à vivre. Je ne me voyais pas travailler à temps plein comme massothérapeute. Cependant, ce matin-là, en massant mon ami qui venait me consulter depuis des années, tous les morceaux de mon casse-tête se mirent en place ! Eurêka ! J’ai trouvé : je relance ma pratique en massothérapie ! 1 semaine plus tard, j’étais inscrite auprès de mon association, j’avais aménagé mon bureau et je recevais ma 1re cliente officielle : une amie coureuse ! J’étais tellement contente et fière de moi. Tous les autres clients qui vinrent me voir ensuite étaient presque tous et toutes des coureurs et coureuses. Voilà, j’eus la piqûre !

Ahhh le monde de la course ! De semaines en semaines, je reprenais « la main » et ma nouvelle clientèle me donnait envie d’en faire davantage pour elle. À un point tel que je décidai que je fonçais et que je vivais ma passion pour la course à son maximum !

Eh bien oui, après toutes ces années, je retourne sur les bancs d’école afin de me spécialiser en massage sportif afin d’offrir un service unique à tous les coureurs qui m’entourent. J’ai plein de projets qui mijotent dans ma tête, en lien avec la course et honnêtement, j’adore ça ! Surtout que tout se fait d’une façon si naturelle, suite à l’énergie et l’enthousiasme que j’y mets ! Je me sens à la bonne place, au bon moment. Finalement, je fais ce que j’aime et oui, je n’ai plus l’impression de travailler !


Merci à toutes les personnes qui m’ont fait confiance lors des premières semaines et aussi à celles qui m’ont inspirée ! 

Au plaisir de vous voir lors d’une course ou qui sait, dans mon bureau ! Si vous ou quelqu'un de votre entourage cherche une massothérapeute pour un traitement ou un événement sportif, n'hésitez pas à communiquer avec moi via ma page Facebook : Massothérapie - Mélanie Caya.

Mélanie 


13 novembre 2014

13 Courses, 13 Moments de Bonheur – Bilan de ma saison de courses 2014

« I run because if I didn’t, I’d be sluggish and glum and spend too much time on the couch. I run to breathe the fresh air. I run to explore. I run to escape the ordinary. I run to savor the trip along the way. Life becomes a little more vibrant, a little more intense. I LIKE THAT. » (D. Karnazes)

Une première saison de courses officielles, c’est mémorable. La mienne fut bien remplie avec ces 13 courses. Même si certaines ont été plus pénibles que d’autres, elles représentent 13 bons souvenirs. En effet, des souvenirs précieux : la fierté d’avoir enfin briser la glace, d’avoir accompli de nouvelles distances, d’avoir repoussé mes limites, d’avoir découvert des événements et des parcours/sentiers intéressants, d’avoir partagé des moments inoubliables avec ma partenaire de course et/ou de nouveaux amis mais surtout, d’avoir appris que la course (surtout celle en sentiers) est vraiment une de mes passions et qu’elle m’est indispensable.

Mon calendrier 2014

Mai
3 – Défi du printemps / 5k
10 – Challenge IRCM / 5k
24 – Marathon d’Ottawa / 10k

Juin
1er – Défi Brise-Glaces / 5k
15 – La Foulée de parcs / 5k (arrêt à 2.5k suite à une douleur très vive à l’estomac)

Juillet
2 – Course d’un soir d’été de Longueuil (Coupe dix30) / 10k
12 – Québec Méga Trail / 6k

Août
23 – Demi-marathon des Vergers / 15k

Septembre
13 – Ultra-Trail Harricana du Canada / 10k

Octobre
4 – La Petite Dernière / 11k
18 – Xtrail d’Orford / 11.8 k

Novembre
2 – Course d’Oka / 21.1k
9 – Demi-marathon des Microbrasseries / 21.1k

La plus facile : Demi-marathon des Vergers / 15km
Je m’étais attendue au pire avec la fameuse côte de la « Petite Caroline » et finalement, tout a très bien été. Une belle journée ensoleillée où j’étais prête, bien entraînée et en forme. 

La plus difficile : Course d’un soir d’été de Longueuil (Coupe dix30) / 10k
Ce fut la faute à dame nature : il faisait tellement chaud et humide ce soir-là. Côté forme, j’en ai arraché : douleurs à l’estomac, mal de tête, assoiffée, frissons, étourdissements… Bref, ce ne fut pas ma plus belle course mais je l’ai faite. Après, j’ai tout de même festoyé un peu car c'était un très bel événement, bien organisé où ma famille était venue encourager. 

Mon top 5
(Totalement subjectif  et propre à mes préférences)

No. 1 - Xtrail d’Orford
J’ai adoré cette course car elle a eu lieue en automne : les couleurs étaient magnifiques malgré la journée pluvieuse. Aussi, j’ai un amour-haine pour les montées et la montée abrupte du Mont Orford a été un défi que j’ai beaucoup aimé relever. Tout au long du parcours, il y avait des bénévoles qui m’encourageaient par mon nom ! En plus, cet événement est très bien organisé. Lorsque j’ai franchi la ligne d’arrivée, j’étais si fière de moi, fière de ma médaille… Je me suis laissée entraîner par la musique et j’ai dansé sous la pluie…



No. 2 – Marathon d’Ottawa
Un autre très bel événement dont la réputation n’est pas à faire. Le temps était superbe. Nous étions SI nombreux à courir et que dire de la générosité de la foule, 10 km d’encouragements : des cris (parfois même ton nom), plein de « high fives », des pancartes, des mascottes ! Bref, la ville vibrait, c’était magique et contagieux ! Un beau sentiment d’euphorie qui a duré environ 48 heures…

No. 3 – Québec Méga Trail
Une course inoubliable car ce fut ma toute 1re en sentiers. J’ai adoré découvrir ce sentier du Mont Ste-Anne. Une 1re expérience qui m’a démontré que je préférais les sentiers au bitume. Je n’étais pas assez entraînée à ce moment-là pour les montées mais les richesses de la forêt m’ont fait oublier ce détail. Aussi, c’est un autre bel événement très bien organisé. (article écrit sur cette course : Pensées en rafale d'une coureuse qui fait sa 1re course de trail)



No. 4 – Course d’Oka et Demi-Marathon des Microbrasseries
Je mets ces 2 courses au même niveau car ce sont mes 2 premiers demi-marathons et, pour des raisons différentes, chacune de ces courses mérite d’être en 4e position. Ce fut des courses très importantes pour moi et pour mes saisons futures. Des moments riches en émotions. De plus, chacun de ces événements est très bien organisé. (Article à venir dans les prochains jours)

No. 5 – La Petite Dernière
Une course avec une température exécrable : pluie torrentielle au départ et pendant la course, bourrasques de vent, temps froid d’automne… Toutefois, 2 points majeurs ont fait que cette course mérite la 5e position : la présence de ma famille et la joie de courir ! Effectivement, avoir la chance de courir entourée de mon frère, mes cousines, leurs amoureux, les enfants, ce fut quelque chose que j’ai vraiment (beaucoup) apprécié. Aussi, même si la pluie était froide, ce fut agréable grâce de courir sous la pluie et ce, sur un parcours coloré par l'automne.



Les autres courses sont aussi de beaux événements, toutefois la plupart ne reviendront pas l’année prochaine car je veux me limiter à une course par mois environ vu que mes distances augmentent. En effet, ma fin de saison me permet de croire en ma folie, soit celle de courir le marathon de l’Ultra Trail de l’Atlas Toubkal, au Maroc en octobre 2015. Ainsi donc, je délaisserai un peu la route pour gambader plus souvent en forêt et dans les côtes afin d’atteindre mon objectif de future marathonienne en sentiers avec brio ! Vous pouvez me suivre au quotidien via ma page Facebook : Mel C / Future marathonienne en sentiers. Voici un aperçu de ce qui m'attend pour la prochaine saison, saison que j'ai déjà hâte de commencer... Mais d'ici là, mon corps va apprécier la petite pause bien méritée ! 

Calendrier 2015

Courses confirmées
Demi-marathon des Glaces / 10k
Marathon d’Ottawa / 21.1k
Cross du Mont-Blanc / 23k

Courses éventuelles mais presque toutes confirmées
Trail des Neiges / 13k
Québec Méga Trail / 25k
XC de la Vallée / Trans Express (3 courses en 2 jours et demi)
Ultra-Trail Harricana du Canada / 28k
Ultra Trail Atlas Toubkal / 42k
Xtrail d’Orford / 20k

Courses qui me tentent mais à confirmer
Challenge IRCM / 10k trail
La Foulée des Parcs
Bromont Ultra

Et vous, comment se dessine votre saison 2015 ?

Au plaisir de vous croiser à l’un ou l’autre de ces événements mémorables où la course, la passion et la solidarité humaine prônent !


29 octobre 2014

Moi aussi, j’aimerais être une « vraie » coureuse

Je dédie ce texte à 2 cousines très précieuses qui, chacune à leur façon, ont rendu possible ce moment que je m’apprête à vivre.

«Life begins at the end of your comfort zone. » (N. D. WALSCH)

Plus que 4 jours maintenant… J’y suis, pour vrai cette fois-ci… Ce moment tant attendu : courir mon 1er demi-marathon ! En toute confidence, ce moment-là, je l’attends depuis quelques temps.  En effet, la première fois que j’ai osé m’inscrire à une course officielle, c’était pour courir un demi-marathon… Ça remonte à l’hiver 2012… Je voulais courir le demi-marathon de Montréal…

Mais, que s’est-il donc passé dans les 2 dernières années pour que j’en sois, en octobre 2014, à la veille de réaliser cet objectif que je chéris depuis l’hiver 2012 ?

Les petits démons intérieurs, vous connaissez ? Ceux qui vous chuchotent narquoisement à l’oreille que vous ne serez pas capables, que vous échouerez… Ils sont si méchants avec vous qu’ils vous méprisent, qu’ils vous comparent avec ceux que VOUS avez décidé de reconnaître comme de « vrais » coureurs parce que ces coureurs-là, ils sont plus athlétiques, plus rapides, plus forts que vous. Eh bien moi, ces petites bêtes, ces complexes, j’en avais plusieurs qui me hantaient sournoisement, hélas. Toutes les excuses étaient bonnes pour me paralyser et me faire reculer, au lieu de risquer de m’avancer et de foncer vers l’inconnu. Moi, l’incrédule, je les écoutais attentivement et bien sûr, je me privais !

Mais d’où venait cette insécurité infecte face à mes capacités de coureuse ?! J’étais pourtant déjà sortie de ma zone de confort par le passé ?! La vérité : je ne me sentais pas à la hauteur, je ne me sentais pas comme une « vraie » coureuseMais Pourquoi ?!? Simple : parce que j’avais quelques livres de plus que ceux et celles que JE définissais comme de « vrais » coureurs. Ridicule mais surtout triste : c’était ça ma barrière psychologique.

Coup de chance : une cousine dont je suis très proche commença à faire des courses officielles. Son engouement et ses mots positifs face à ce qu’elle avait vécu lors de ces événements m’ont incitée à tenter de déjouer mes démons intérieurs en m’inscrivant de nouveau à des courses pour la saison 2014.

Début mai, par un matin gris et pluvieux, mes démons refirent surface : ils n’avaient pas dit leur « dernier mot »... ! Oh non !! Toutes les excuses que je pouvais employer ce matin-là étaient bienvenues afin de faire comme chacune des fois passées : rebrousser chemin et partir à courir… dans la mauvaise direction… Heureusement, ma cousine aussi n’avait pas dit son dernier mot ! Elle me connait très bien et savait que c’était mes appréhensions qui se servaient de tous les prétextes inimaginables pour gagner encore. Elle savait que j’avais tendance à laisser mes peurs et mes complexes prendre le dessus. Une excuse par-ci, un argument par-là, ma cousine finit par me convaincre de l’accompagner, sans aucune obligation de courir, juste celle d’être là comme spectatrice, afin de me familiariser avec ce type d’événements.

Une fois arrivée sur place, une certaine fébrilité, mêlée à de la nervosité, s’empara de moi et là, plus question de juste regarder, oh non, j’allais courir moi aussi mais surtout, j’allais détruire les murs que je m’étais construits et dans lesquels je m’étais malencontreusement confinée, par peur du regard des autres… Chaque foulée équivalait à un coup de pied contre toutes mes perceptions faussées, contre toutes ces briques que j’avais si soigneusement entassées pour me protéger… Me protéger !! Quelle ironie ! Car après cette 1re course, tout ce que je réalisais c’était que je m’étais privée trop longtemps de faire quelque chose que j’aimais !

Fin mai, je dépoussiérai mon rêve de courir un demi-marathon… Encore sous l’euphorie de mon premier 10 km couru au Marathon d’Ottawa, je ne réfléchis pas à mes 2 tentatives antérieures infructueuses et je m’inscrivis pour le demi-marathon de la Course d’Oka.

Plus que 4 jours maintenant… J’y suis, pour vrai cette fois-ci… Plus que 4 jours et je pourrai crier haut et fort que je suis une « vraie » coureuse !! Non, mais attends… Tu ES SÉRIEUSE LÀ ?!?! Eh bien… NON !! Honnêtement, je ne sais pas pourquoi ce fut si long avant que je puisse réellement croire, au fond de moi, que j’étais une « vraie » coureuse car aujourd’hui, je sais bien qu’il n’y a pas de différence : il n’y avait que des fausses croyances… Aujourd’hui, JE SAIS que je suis une Coureuse depuis l’été 2009, été où j’ai commencé à courir et ce, peu importe le poids que j’avais, peu importe comment je m’habillais lors de mes sorties de course, peu importe la distance que je parcourais et peu importe la vitesse à laquelle j’allais… J’étais une coureuse, une « vraie » et j’en suis toujours une, fière plus que jamais.  La seule « vraie » différence, c’est que bientôt je pourrai dire que j’ai réalisé un de mes objectifs personnels de coureuse : celui de courir un demi-marathon ! Je suis prête, je suis très fébrile, j’ai vraiment hâte d’être sur la ligne de départ et, comme par le passé, de partir à courir mais cette fois-ci, dans la bonne direction ! 


*** En lien avec cet article, voici un montage vidéo que j'aime beaucoup et qui m'accompagnera en paroles pour le départ de cette future victoire : FEAR 




16 octobre 2014

Dompter la bête ? Non ! Plutôt la mettre KO !

“What the MIND of man can conceive and believe, it can ACHIEVE.” (N. HILL)
Ce matin, j'étais préparée. Ce matin, quand le cadran a sonné, je n'ai pas hésité. Ce matin, j'étais décidée et j'avais planifié d’affronter presque toutes les côtes du Parc national du Mont St-Bruno. Ce matin, mon mental était plus que réveillé et surtout, déterminé ! Ce matin, j’ai réalisé que cette bataille, cette course, je l’avais déjà presque gagnée...
Ce matin, mes pas avançaient sur ce tapis de feuilles orangées, signe que l’automne avançait, lui aussi. Mes pensées, elles, vagabondaient dans le passé, me projetant 5 mois en arrière. 5 mois déjà. 5 mois exactement. Alors que je prenais plaisir à m’imprégner de cette nature si généreuse, je sentis une ombre tout près, qui me talonnait. Cette ombre, elle se composait principalement de mes angoisses passées… Cette ombre ou enfin, cette « bête », je la connaissais bien : elle avait pour habitude, à chaque automne, de venir me hanter et réduire en poussière tous mes efforts déployés… Mais aujourd’hui, j’allais lui montrer qui j'étais maintenant et que j’étais capable de répliquer !
Ce matin, je ne courrais pas que pour m’entraîner, non, ce matin, je courrais sur les sentiers de mon vécu, au plus profond de moi-même. Les derniers mois n’avaient pas été faciles : je courrais pour me consoler ou me défouler, je courrais pour tenter de retrouver mon énergie, ma santé, je courrais pour chasser cette foutue anxiété qui s’était emparée de moi, et à un certain point, au début, je courrais même pour me sauver et ne pas affronter ma réalité. 
En juillet, même si je ne courrais pas toujours pour les bonnes raisons, j’avais réussi à distancer cette bête sournoise mais surtout, j’avais réussi à persévérer. Je m’étais fait de nouvelles amitiés, qui courraient, elles aussi et sans le savoir, toutes ces personnes m’aidaient à ne pas abandonner et m’influençaient positivement dans cette course effrénée. J’étais parvenue, ou enfin, je croyais être parvenue à me rééquilibrer…Hélas non, j’avais crié victoire trop rapidement : au mois d’août, cette silhouette agaçante m’avait rattrapée... même si j’avais continué à courir... Même si je courrais plus vite et plus longtemps… Mon énergie ressemblait souvent à des montagnes russes, alternant des records de course suivis d’envies de passer la journée au lit, ponctuées de maux tête quasi-quotidiens.
Cette bête (ou mes démons) m’enveloppait de mes souvenirs des automnes précédents. Ah l’automne… Saison si belle, si riche, si colorée mais pour moi, l’automne était plutôt synonyme de mauvaises nouvelles, de surcharge de travail et de laisser-aller. Cet automne, j’avais décidé que c’était assez ! J’avais décidé que ça n’allait pas arrivé ! Ok. Ok. L’énergie n’y était pas toujours et je devais apprendre à respecter ça, à me respecter mais par contre, j’allais me préparer, j’allais me renforcer, j’allais utiliser TOUS les trucs possibles pour ne pas me laisser affecter, pour continuer cette course et la terminer, victorieuse ! Comme dans chacune de mes courses, j’allais me rendre à la ligne d’arrivée. Ce coup-ci, ma ligne d’arrivée ce sera décembre !
Ce ne fut pas facile au début, mais j’ai persévéré : des vidéos de motivation, j’en ai regardés, des citations positives, je m’en suis imprégnées, des contacts sportifs, je m’en suis créés, bref, j’ai misé sur ma réussite. Cet automne, le vent allait tourner ! Mon été, il a servi à me renforcer, même si un boulet a tenté de m’empêcher d’avancer…
Ce matin, à chacune des montées, j’avais juste le goût de m’élancer, de donner le meilleur de moi-même. Ce matin, je me suis épatée et j’étais inondée de fierté. Ce matin, je réalisais que ma santé était optimale depuis environ 3 semaines. Ce matin, j’ai réalisé à quel point je me sentais forte, autant lors de mes sorties de course que dans ma vie en général. Ce matin, à la fin de cette course folle et ardue dans ce parc et dans ma tête, j’avais réussi à « semer » mes doutes, mes peurs, mes anticipations négatives. Ce matin, j’ai réalisé que mes jambes étaient maintenant capables d’encaisser les kilomètres et les montées mais surtout, j’ai réalisé à quel point, je me sentais solide, sur mes deux pieds. Je n’ai jamais abandonné, même si par moments, c'était tout que je souhaitais... et maintenant, voilà, que je me sentais plus que vivante et prête à tout pour finir cette course jusqu’à décembre où alors, j’aurai mis ko cette bête noire que la plupart surnomme l’anxiété…
***
Je tiens à dire un merci spécial à mes nouvelles connaissances, coureurs et coureuses, qui m’aident à continuer ma course de jour en jour car sans eux, je ne me serais pas rendue aussi loin… 

***
Enfin, je termine sur une petite touche d'humour, avec cette image qui me fait bien rire... Je suis maintenant convaincue que je vais finir l'année, ou plutôt ma course, "fière comme un coq" mais peut-être pas avec l'allure de celui-ci... hahaha !


22 septembre 2014

Il y a des coups de foudre qui durent...

« Rester, c’est exister : mais voyager, c’est vivre. » - G. NADAUD

Aventure péruvienne : rebondissements et acclimatation

Mi-juillet 2013, l'idée de repartir en voyage se faisait de plus en plus présente dans ma tète. Recherches ici et là afin de prévoir un départ au début de septembre. Mon choix s'arrêta sur le nord du Pérou et ses Lagunas. Je décidai de faire le trek de 10 jours de la Cordillera Huayhuash. Après quelques soirées passées dans les livres et sur Internet, je réservai avec une petite compagnie locale et familiale.

29 août 2013 : jour du grand départ. Montréal - Mexico - Lima. À l'aéroport de Mexico, j'entendis, avec l’accent espagnol, un nom ressemblant un peu trop au mien... Que passa ? Pourquoi m'appellait-on ? " Sorry Miss, we don't know where is your luggages in the Airport. You will have it tomorrow evening within the next flight..." Demain ? Euh non... Impossible... !! (Je prenais le bus vers Huaraz le lendemain matin et disons qu'avec mon itinéraire réglé jour par jour, j'avais besoin d'arriver à temps pour m'acclimater avant mon trek où je serais 10 jours entre 4000 et 5100 m !) La panique s'empara un peu de moi… mais après 1 heure, j'optai plutôt pour l'option que ça faisait partie de l'aventure et que finalement, ma panique ne réglerait absolument rien. Arrivée à Lima, j’ai appris que mes bagages arriveraient finalement le lendemain matin vers 7h… Je devais prendre le bus à 9h30… J'essayai de me détendre cette nuit-là mais sans mes trucs, la nuit ne fut pas tellement reposante. Morale de cette petite mésaventure : toujours prévoir quelques items dans son bagage de cabine !

Lendemain matin, je me promenai d'un comptoir à l'autre à l'aéroport et finalement, coup de chance : je réussis à avoir mon bagage vers 7:50. Mon taxi fila en vitesse jusqu'au terminus de bus et j'arrivai à 8:50. Tout était maintenant sous contrôle, je partais, comme prévu, en bus vers Huaraz à 9:30. Arrivée vers 17:30, j'étais crevée par ces 2 jours de transport. Mon guide, Lina, vint à ma rencontre pour m'expliquer notre parcours pour le trek. On se dit ensuite " à demain " pour aller se promener et commencer mon acclimatation.

Lors du petit déjeuner, je fis la connaissance d'un couple québécois très sympa qui avait décidé de partir découvrir le monde pendant la prochaine année. Il eut une chimie dès le départ avec eux et même s'ils n'étaient pas partis pour faire un trek de plusieurs jours, mon projet les intrigua. Parle parle, jase jase, ils rencontrèrent Lina et son père avec moi et parle parle, jase jase encore, voilà qu’ils étaient convaincus et décidèrent de se joindre à moi pour cette aventure !

Après tous ces rebondissements, ma première journée de vacances commença : un ciel bleu, sans nuage, soleil radieux et plombant. Nous avons été au Laguna Chinancocha. Ce n'est pas vraiment une rando car pour s'y rendre, il faut y aller en "collectivo" (bus public) et ensuite en taxi qui nous dépose tout près du lac. Nous nous baladâmes autour du lac, sur un sentier plat, juché à 3 850 m. Un superbe lac toutefois, entouré d'arbres différents de ce que j'ai vu à date dans ma vie, plusieurs dans des tons orangés qui captèrent toute mon attention. Les « clics » de mon appareil photo se fessaient entendre  ici et là. Déjà, je sentais que j'avais fait un bon choix de destination ! Au retour de notre ballade, notre taxi n'y était plus. Nous avions payé la moitié du montant, pour se retrouver pantois et sans transport pour le retour où nous devions reprendre le collectivo pour revenir à Huaraz. Tant bien que mal, nous avons réussi à trouver de la place dans un petit bus privé (par chance car nous étions au milieu de nulle part !)





2ième journée d'acclimatation : le Laguna Churup. Un ciel toujours aussi bleu, un soleil chaud, rayonnant qui annonçait une très belle journée ! Mes nouveaux compagnons, étant à Huaraz depuis déjà quelques jours et mieux acclimatés que moi, décidèrent de se reposer et de magasiner afin d’avoir tout ce qu'il fallait pour le trek. Je partis donc seule en taxi vers Pitec (3 850 m) où commença ma 1re vraie rando péruvienne !!!! Le sentier était très facile à suivre, aucune balise n'indiquant le chemin. Chemin qui est un mélange de terre et de roches de toutes les grandeurs. La terre s'estompant par endroits et le sentier se couvrant davantage de roches. La montée était plutôt graduelle, rien de technique mais j'avais le souffle court et je buvais beaucoup d’eau tout au long de la 1re heure. Après une montée un peu plus prononcée, le sentier devint plat et plus terreux. Mes jambes apprécièrent ce petit répit qui, toutefois, ne dura pas, nouvelle montée et descente. Je sentais que j'approchais du laguna mais, avant de pouvoir contempler ce beau lac et le sommet du Churup, il fallait gravir une paroi rocheuse, assez escarpée où des cordes pendaient ici et là. À mi-chemin, j'ai resté environ 1 minute à fixer la corde et à me demander par où je devais passer ! Ça m'a donné une petite idée que je pourrais aimer l'escalade de roches et franchement même s'il fallait user de prudence, j'ai adoré l'expérience ! 



Une jolie chute m'accueillit ensuite mais ce n’était pas encore le moment d’avoir ma récompense... Mes jambes commencèrent à être fatiguées : le dernier effort fut pénible mais voilà enfin que j'aperçus la pancarte. J'y étais, le laguna Churup (4 450 m), m'offrit toute sa beauté naturelle, entouré de sommets où mon regard prenait un pur plaisir à se perdre. Je savourais ce moment, noix à la main, musique d'ambiance smooth de Dj Tiesto et je pensai : " ça, c'est du bonheur, c'est de la chance, c'est la vie ! " Je redescendis, Dj Tiesto m'accompagnant toujours, mes pieds sautillant allègrement mais toutes ces roches me ralentirent et je glissai quelques fois : mes bâtons me manquèrent ! 




Ensuite, ce fut l'heure d'aller acheter quelques souvenirs. Le lendemain était une journée tranquille : départ pour Chiquìan, le village de Lina, ma guide. Mardi matin : l'aventure dans la Cordillera Huayhuash débuta… !

Cordillera Huayhuash : ardue mais si spectaculaire !!!

En bref, cela se résume à environ 150 km de marche sans portage en 10 jours, 9 nuits (incluant 1 journée de repos) en camping sauvage dans le nord du Pérou, pris en charge (tentes, matelas, repas et cheval d’urgence fournis) par Lina, guide certifiée et sa famille, qui connaissent les moindres recoins de cette chaîne de montagnes où le père y a travaillé toute sa vie. Celui-ci ayant transmis ainsi tout son savoir à sa fille, cette amoureuse des montagnes, de la flore et la faune de sa région. Amour que je partage maintenant ! Certains jours, Lina nous amenait, moi et mes 2 nouveaux amis, à des endroits où nous étions seuls face à des décors incroyables. Lacs glaciaires variant du bleu turquoise au vert, eaux thermales en pleine nature, vue sur des sommets enneigés de + de 6 000 m, cols assez ardus variant entre 4 500 m et 5 150 m, nuits froides et parfois humides, des vallées d'une profondeur infinie, des anecdotes racontées lors de l’heure du thé de fin d’après-midi et au souper se transformant maintenant en souvenirs riches, inespérés et bien sûr, inoubliables !

Version plus détaillée maintenant, un peu longue j’en conviens mais il y a tant à dire de ce magnifique périple ! 

Cette chaîne de montagnes s'étendant sur 30 km n'a rien à envier aux autres. Le trekkeur s'y aventurant doit demeurer averti que ce ne sera pas toujours facile : les vues spectaculaires offertes à lui se méritent. À chacun des campements, des frais sont demandés par les communautés. N'étant pas réglementés, les prix varient ici et là. Au total, il en coûte environ 210 soles (78$). Lors d'un paiement, un coupon vous est remis. À faire attention que ce coupon vous soit bien remis car certains tentent d'arnaquer les touristes en demandant des sommes alors qu’ils n’y sont pas autorisés. À chaque jour, nous nous levions vers 6:00, thé de coca pour bien nous réveiller, déjeuner et départ vers 7:15. La température fut plutôt bien. De beaux ciels bleus les matins et parfois du temps gris et de la pluie, bien souvent lorsque la journée de marche était terminée. À chaque jour, nous montions un col comportant une certaine difficulté, tantôt abrupte, tantôt graduelle mais longue. Lina nous faisait monter ici et là, au travers de chemins qui n’étaient pas tracés pour ainsi nous amener à des points de vue sur les montagnes qu'elle chérit tant. C’était des journées d'environ 5-6h de marche mais certaines pouvaient être plus longues, allant jusqu'à 7h30-8h. Les sentiers variaient beaucoup (comme vous pourrez le constater sur les photos) : certains en terre battue, d’autres plutôt gazonnés ou en roches, de toutes les grosseurs dépendamment si nous marchions sur un sentier de randonneurs, de bétails ou encore, sur une moraine. Après 18:15, le soleil disparaissait, le froid se présentait sournoisement. Celui-ci ne m'a pas trop saisie vu que j’y étais préparée suite à mon trek au Népal. Le vent se faisait parfois très cinglant. Au point culminant des cols Trapecio et Jurau, j'en ai eu le souffle carrément coupé, impossible de respirer et de rester stable. Toutefois, je rêvais éveillée par ce qui m'était offert après tous ces efforts alors je prenais quelques secondes supplémentaires pour retenir ma respiration et admirer.

Question de logistique, notre 1re journée se résuma à du transport pour se rendre à notre 1er campement, à Cuartelwain (4 180 m) où un décor de hautes montagnes se faisait déjà sentir. La 2e journée, nous commençâmes à marcher. Cela se fit bien, souffle un peu court à certains moments jusqu’au col Cacanan (4 700 m). En après-midi, nous arrêtâmes dans une source thermale naturelle où nous fûmes seuls, tel que nous l’avait dit Lina. Nous continuâmes ensuite notre chemin jusqu’au 2e campement, à Mitucocha dans une belle et large vallée. La 3e journée fut plus longue et plus soutenue. Lina nous amena à un autre endroit où nous fûmes seuls, encore une fois, à contempler les montagnes. 3e nuit près du lac Carhuacocha avec vue imprenable sur le Siulà, le Yerupaja, le Rondoy et le Jirishanca. La 4e journée fut assez longue également : nous contournâmes le lac, nous remontâmes une vallée suivie d’un sentier plus escarpé, pour un 1er point de vue, descente et remontée pour continuer notre chemin où se dressèrent 3 lacs de différentes couleurs offrant un spectacle magique. Nous continuâmes pour arriver au col Siulà : un bon défi se terminant ensuite dans une large vallée verdoyante qui étonna et nous transporta, l’espace de quelques kilomètres, directement en Islande. Nous campâmes à Huayhuash. La 5e journée en fut une autre exigeante en direction du col de Trapecio (5 010 m) avec vue sur le glacier Nevado Trapecio qui sera tout près de nous. Des vues spectaculaires à nouveau, souffle coupé et descente assez vertigineuse suite à la montée du col. Difficile de garder les yeux à terre pour éviter une chute avec cette vue imprenable sur l’impressionnant Nevado Puscanturpa. Dodo à Cuyoc. Cette 5e journée fut un point fort mais la suivante aussi je l’attendais pour l’avoir changée dans mon itinéraire ! La journée était belle et prometteuse. Une journée de 8-9h de marche était prévue vers le col Jurau. La plupart des gens passaient plutôt par le col San Antonio, moi j’avais eu écho que Jurau était plus beau, plus long et moins escarpé. Mes 2 compagnons décidèrent de prendre la voie utilisée par les ânes alors je fus seule avec Lina. Une montée graduelle de 2h se fit relativement bien jusqu'au col (5 100 m). Descente près du lac Jurau suivie par cette vallée profonde où nous suivait une petite rivière… Au total 7h30 de marche à un bon rythme, un point de vue magnifique et une joie inégalée.




Les choses se gâtèrent ensuite car je fis une solide indigestion alimentaire. Suite à cette fabuleuse journée, arrivée au camp de Huayllapa (seul endroit où nous fûmes dans un village avec possibilité d’acheter des trucs), j’étais affamée et assoiffée... je me suis lancée dans la nourriture que Sabino, cuisinier et père de Lina, avait préparée et j'achetai un gatorade rouge "péruvien"... Mauvais mélange, surtout qu'avant mon départ, j’avais coupé dans les gras et les sucres alors mon estomac a réagi à tous ces changements... (il faut ajouter aussi que j’ai pris des médicaments de tous genres pour couper un petit rhume). Le 7e jour, j'ai donc fait ma journée sur le cheval de secours, m'ayant levée malade, sans force, incapable de déjeuner, le cœur toujours au bord des lèvres. Yeux semi-ouverts sur le cheval, le sentier ne finissait plus de monter et monter et monter... Je pensais à mes 2 compagnons qui étaient en train de marcher et j'en étais découragée pour eux ! Une fois arrivée en haut du col Tapush, c'était maintenant plat mais… où était dont la fin ? Une journée qui sembla bien pénible pour mes compagnons qui arrivèrent au camp vers 17h45, alors que de mon côté, j'essayais de faire la paix avec la fête improvisée dans mon estomac en me reposant dans ma tente. Le 8e jour, mon estomac me laissa un peu de répit mais aussitôt que le sentier se mit à monter, mes jambes ressemblèrent à deux énormes blocs de béton. De peine et de misère, j'arrivai à me déplacer. Est-ce le résultat d'une journée à cheval ? D’une journée sans trop avoir mangé ? Difficile à dire, fort probablement les deux mais ce fut une journée pénible où tous commencèrent à ressentir la fatigue des derniers jours. Je dus faire une autre partie sur le cheval d'un autre groupe de randonneurs. Cette fatigue m'enleva même un peu de plaisir malgré un sentier de crêtes et une vue vers notre campement près du lac Jahuacocha. C'est sur les airs de Dépêche Mode que je trouvai l'énergie nécessaire pour avancer et me rendre au camp. 



Le 9e jour du trek fut une journée de repos où j'en profitai pour me reposer et tenter de faire la paix avec tous mes bobos. J'avais maintenant un nouvel ami ou enfin, un petit flirt, qui a bien pris soin de moi ! Nous avons également eu droit à un repas typiquement péruvien ce jour là : la pachamanca, soit différentes viandes cuites avec une variété de patates (différentes couleurs, goûts et textures !) et épices, sous terre, à l’aide de pierres chauffantes recouvertes de branches et de sable. Malgré mon estomac fragile, je ne pouvais pas, ne pas goûter à ce plat traditionnel. Au dernier jour, la levée du corps se fit à 4:30 afin d’arriver à temps pour prendre le bus à Llamac, village où tout se terminait. Le terrain était plat, avec vue plongeante sur les vallées. Le rythme était rapide, j'avais encore des pincements désagréables dans l'estomac mais je conditionnai mon esprit, avec le support et les encouragements de mes compagnons. Après 3:30 sur un terrain assez constant et plat, voilà que s'amorca la descente, pendant 1 heure, jusqu'au village... Au village... Au vil-la-geeeee… Oh ouiiiii... Je repris le rythme, je sentais la fin approcher et malgré que j'y avais vu les plus beaux paysages de ma vie, mon mental et mon corps avaient maintenant besoin d'une trêve. Voilà ce fut la fin : petit regain d'énergie même si le ventre gazouillait encore. Dans le bus, je regardai mes photos, j'en fus émue, une larme à l’œil (et je le suis encore en peaufinant ce récit...) Ce fut difficile, pénible même par moments mais j’étais subjuguée par mes photos, me disant que j'avais passé au travers et bien que cette Cordillera ne soit pas facile avec qui veut bien fouler ses sentiers, celle-ci m'avait offert beaucoup : elle m'avait offert les décors les plus majestueux et variés de ma vie ! 

Les 2 dernières journées furent passées à Huaraz, avec mes nouveaux amis. Même si nous avions été ensemble durant les 10 jours précédents, nous profitions des derniers moments : derniers moments où l'envie de revenir au Québec n'y était pas... Karina, Grégoire, Lina, Éric, Sabino : merci pour cette belle aventure, pour ce coup de foudre... Je pense toujours à vous ! 




Je pourrais continuer avec les essentiels à avoir avec soi et les anecdotes mais je vais arrêter ici pour le moment en partageant cette anecdote qui me définit maintenant…

Nuit à Huayhuash, nous sommes quelques groupes et les chiens accompagnant les groupes jappent et jappent, ils font un concours on dirait. Merde, je n’ai pas amené de bouchons… ! Je mets alors du Moby pour atténuer les jappements et me reposer. Fidèle à moi-même, je dois me lever pour aller aux toilettes. 3h30 du matin, le ciel étoilé est grandiose, féerique, je suis renversée... Mon lecteur mp3 toujours aux oreilles, je change de musique, je mets quelque chose de plus rythmé et là, je me mets à danser... je me sens vivante, pleine d’énergie,  choyée, large sourire aux lèvres. Et là, je me dis : « je suis définitivement une fille de hautes montagnes ! » 


Voici mon lien photos:


Hasta luego !